La rivalité entre frères et sœur, entre frères, entre sœurs, apparaît forcément un jour, et réapparaît sporadiquement, au gré du quotidien, comme dans tout groupe social. Ce n’est pas une raison pour l’ignorer passivement, car chamailleries, insultes et bagarres peuvent rapidement affecter le quotidien de toute la famille, et aucun des enfants en cause n’en sortira indemne.
L’adulte « modérateur » des débats doit d’abord se demander si le conflit n’a pas une cause réelle. Il pourra alors peut-être calmer les tensions en rétablissant une équité rêvée. Rêvée car il est difficile, voire impossible, d’être toujours absolument équitable vis-à-vis de la fratrie : un câlin de trop, un jouet acheté en plus, un compliment trop appuyé alors que l’autre n’a rien reçu, et tout peut déraper. C’est pour cela que, hormis les cas graves de justice bafouée, il faut la plupart du temps arriver à faire comprendre à l’enfant qu’un monde parfait n’existe pas et qu’il doit savoir prendre un peu sur lui…
Parfois, des mots ont valeur libératrice et apaisante : je t’aime autant que ton frère/ ta sœur, tu peux en être sûr et je suis désolé de n’avoir pas su te le montrer. Certains actes aussi : essayez de passer des moments seul avec l’un ou l’autre (courses, recette de cuisine, promenade…).
Une maladresse à ne pas commettre est de donner des « étiquettes » définitives aux enfants (la plus intelligente, le plus sportif, la plus douée en ceci, la plus patiente, le plus têtu, celui qui gagne toujours à ce jeu…). Non seulement cela les empêchera de progresser dans les domaines où ils sont moins doués, mais cela attisera les conflits et la jalousie.
Ne tolérez aucune violence physique (ou humiliation) d’un enfant sur l’autre, et si cela arrive, essayez d’obtenir des excuses (ou du moins, des regrets) de l’enfant agresseur et la promesse qu’il ne recommencera pas. C’est vous l’arbitre, et il y a des règles du jeu. En définitive, rappelez-leur tout simplement qu’ils s’aiment et que cette affection peut leur apporter des joies et de la fierté.